Ami viril, brûle ton abonnement au Gymnase Club, ne mange plus, ne
vieillit plus, fait du skate, de la planche, soit fun, sexy, mets-toi une fleur dans les cheveux (il t'en reste encore, n'est-ce pas?), décrispe ton identité, féminise-toi. Le sort de l'homme ses vêtements, son attitude , à l'horizon printemps-été 2000, est jeté, la messe mode a été prononcée en moins de dix jours, d'abord à Milan puis cette semaine à Paris, prophétisant une silhouette masculine déstructurée et fluide sous le signe du sportwear généralisé, du «beach power» hédoniste à la hausse et d'un dépassement du clivage garçon-fille. On le répète partout, les créateurs courent après une clientèle rajeunie (les 20-30 ans) sans perdre de vue celle qui ne l'est plus (jeune) mais voudrait quand même avoir l'illusion de le rester. Résultat, les mannequins des défilés sont des kids osseux et androgynes même pas majeurs, que les agences ramassent dans la rue et que les créateurs attifent de la version haut de gamme des slacks, chemisette techno et K-way à capuches qu'ils portent tous les jours.
Hip-hopper nippons.
Ainsi la tendance peut-elle gagner jusqu'aux plus rigoristes de la couture, tels Lanvin ou un Yohji Yamamoto revisitant son propre clacissisme aristocratique à la lumière de l'élégance street. D'où une série de costumes superbes alliant avec une maestria assez confondante la veste aux manches trop longues retroussée, la chemise impeccable et le pantalon baggy, l'entrejambe tombant carrément au niveau