En ce dimanche torride, Brick Lane, la rue principale de Banglatown
(quartier de l'est de Londres ainsi nommé sur le modèle de Chinatown, en raison de la forte densité de population originaire du Bangladesh), est bondée d'une foule bigarrée, jeune et mélangée: saris, dreadlocks et shorts font bon ménage dans la rue qui, une fois n'est pas coutume, a été interdite aux voitures. Le matin, Sheikh Hasina, Premier ministre de la République populaire du Bangladesh, a ouvert les cérémonies de «la plus vaste célébration qui ait jamais eu lieu en Europe, des arts et de la culture du Bangladesh, ce pays fascinant qui n'existe que depuis vingt-huit ans». Soit un festival d'environ une centaine d'événements privilégiant la danse, la musique, le sport et la cuisine folk, traditionnels. Il se déroule in situ, à Banglatown, entre un marché couvert (l'ancienne halle de Spitalfields) et à peine trois rues, dont les luminaires ont été ornés de festifs fanions aux couleurs acidulées, figurant un éléphant, un tigre, un paon.
Furieusement tendance. Samedi, pourtant, Brick Lane vivait dans la torpeur estivale. Pendant que les touristes étouffaient Londres, la crème de l'hypercool branchitude s'était réfugiée dans le quartier indien. La mode commence en effet à s'implanter sec à Brick Lane, récupérant chaque lot industriel pour en faire le Vibe Bar ou telle boutique de fripes design 1970 intitulée Eat My Handbag, Bitch (Bouffe mon sac à main, salope). Justement. Samedi c'était vernissage à la Whit