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Libération
Critique

Technique impeccable pour une Tempête italienne. Mais l'ennui pointe avec un goût de déjà-vu. La Tempête manque de houle. La Tempesta (La Tempête), de William Shakespeare, mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti, théâtre municipal, 21 h 30, jusqu'au 16 juillet (spectacle en italien surtitré en français). Loc. 04 90 14 14 14.

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publié le 13 juillet 1999 à 23h43

Quand il salue à la toute fin, l'acteur bien nommé Fabrizio

Bentivoglio ne se contente ni de la révérence d'usage, ni ici de hausser les bras victorieusement en donnant la main à la farandole dûment hiérarchisée de ses douze compagnons de jeu ­ douze qui en font treize, car pour les applaudissements se pointe aussi le violoniste qui a ponctué à la marge l'action de la Tempête de William Shakespeare: en distillant de ci de là une partition signée Daniel Bacalov. Grâce. Quand il cesse de s'incliner face à son public, ou de porter l'avant-bras à son coeur, Prospero, duc de Milan exclu et exilé de sa ville, ce banni réhabilité, qui a les beaux traits réguliers et la présence élégante du comédien Bentivoglio, cet enthousiaste fomenteur d'enchantements dessine dans l'air, au-dessus de son épaule un geste d'adieu et de grâce d'une main sentimentale: un au revoir italianissime, oserait-on dire, si transformer l'emphase en caractéristique nationale ne frisait le péjoratif et si ce mouvement de la paluche reconnaissante n'était au fond destiné qu'aux techniciens de la régie lumière son et vidéo.

Vent. Ces trois éléments, l'éclairage, les notes de musique et les silhouettes projetées parfois en mouvements dansants sur la toile de fond, ce côté technique est impeccable, dans la mise en scène par l'Italien Giorgio Barberio Corsetti de l'ultime pièce où Shakespeare ausculte au plus aigu les délices et maléfices de l'illusion théâtrale. Donc le vent d'abord souffle, sur l'île de songe où a