Il y a plusieurs façons de rencontrer Jean-Marc Luisada. Par son CD
Bizet (les Chants du Rhin) et Fauré (Six Nocturnes), tempéramental. Par la pochette d'un autre le montrant pieds nus dans le sable avec le Quatuor Talich, en guise d'introduction à un rare Chopin, le Concerto pour piano et orchestre n° 1, version piano et quintette à cordes. Perlé et flexible, capable de modelés sinueux et d'équilibre entre tactile et rubato, le jeu de Luisada y brille des mille feux d'une autre dimension: géographique - la Tunisie natale- et historique: «cette ère des Célibidache et des Kleiber qui avaient un message à transmettre». Un monde de maîtres comme Radu Lupu dont la Quatrième Concerto de Beethoven plonge Luisada dans un état de «méditation transcendentale». On peut également rencontrer Luisada dans l'appartement Place-des- Vosges où il entasse des K7 de films hollywoodiens. Grands gestes. Sur la cheminée, «la» dernière édition en un seul volume, de la Recherche du Temps perdu. Le trio que Luisada a fondé avec Laurent Korcia (violon) et Xavier Philips (violoncelle) s'appelle Vinteuil. Pour le reste, au téléphone avec un ami: «Devine qui j'ai rencontré hier à Strasbourg? Zidane. Avec le Quatuor Talich, on était excités comme des puces en lui demandant un autographe. Un match de foot pour moi c'est comme un film érotique, rencontrer Zidane a été une stimulation incroyable pour le concert.»
Il est fini pourtant le temps où les grands gestes de Luisada irritaient ses détracteurs. «Au dé