Carhaix, envoyé spécial.
Mardi matin, sur la petite place ensoleillée de la mairie, les premières notes qui résonnent sont celles d'une bombarde et d'un biniou, interprétant une marche pour célébrer l'union de Catherine et de Christophe. La scène se déroule sous le regard d'un gendarme qui fume sa cigarette, placide. Pourtant, imperceptiblement, la physionomie de la ville évolue d'heure en heure, à mesure que des grappes de jeunes remontent la rue principale, les bras remplis de vivres. C'est que Carhaix, gros bourg breton situé à la croisée du Finistère, des Côtes-d'Armor et du Morbihan, s'apprête à vivre une semaine d'une intensité inhabituelle, avec le festival des Vieilles Charrues, dont il est encore trop tôt pour affirmer l'impact exact. Selon les projections, on imagine juste qu'il pourrait attirer deux fois plus de monde que le Festival d'Avignon, trois fois plus que les Eurockéennes de Belfort, quatre fois plus que les Francofolies de La Rochelle! Une chose est sûre, cela représentera tant de monde que la population locale (10000habitants) sera multipliée au moins par 10, comme ne manque pas de l'observer les filles de l'office de tourisme, qui font de leur mieux pour relever cet «énorme défi» et n'en finissent plus de décrocher le téléphone: «... Vous allez contourner l'église, là ça va être marqué festival... Non Madame, il ne faut pas écouter les bruits qui circulent, il reste des forfaits à vendre... Allô? Un festival reggae? Non, ça doit être à Huelgoat, mais no