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Libération
Critique

On peut se croire à «Pernambouc» . Dépaysant, un cabaret en plein air par Nobrega. Pernambouc, musique, danse et théâtre du Pernambouc et du Nordeste du Brésil, spectacle d'Antonio Nobrega. Carrière de Boulbon, 22H. Du 16 au 26 juillet. Durée: 2H

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publié le 15 juillet 1999 à 23h55

Un tout petit bonhomme sur un très grand tabouret: c'est la première

image du spectacle imaginé par Antonio Nobrega dans la Carrière Boulbon. Qui constitue une sorte de présentation rapide des multiples facettes du personnage (lire ci-contre), mais aussi d'introduction, quasi pédagogique, à la culture du Nordeste brésilien. D'où pour les spectateurs un dépaysement lié non seulement au fond (le Brésil) mais à la forme: est-ce de la musique, de la danse, du théâtre, de l'ethnologie, du cirque? C'est tout cela à la fois, c'est-à-dire un grand cabaret en plein air, avec un meneur de revue qui serait aussi la vedette principale. Façon cirque. En deux heures, Nobrega et ses vingt-sept acolytes (musiciens, chanteurs, danseurs) alternent les genres, passent de la musique du Moyen Age portugais au frevo, le rythme du carnaval, de la mandoline à la fanfare, avec des détours par le baroque (un concerto de Bach) ou l'Inde, et des démonstrations de capoeira, un art martial plus proche de la danse que du kung-fu. Le tout traversé de séquences plus ou moins identifiables, quelque part entre la commeddia dell'arte et le cirque (ou le music-hall), avec masques, acrobaties et fausses malles. Et au centre, omniprésent, le petit bonhomme inépuisable, qui vous raconte les joutes oratoires dans les villages du Pernambouc et la minute d'après, est l'ivrogne qui vient perturber les festivités (au point que l'orchestre au complet quitte la scène). Le tout dans une atmosphère où le blanc, le noir et