Au 68, quai de la Seine, dans le XIXe arrondissement de Paris,
l'immense esplanade précédemment occupée par les magasins généraux (avant qu'ils brûlent, il y a une dizaine d'années), accueille depuis le 15 juillet une étrange habitation: une sorte de cabanon méditerranéen exigu, mais avec des dépendances, une salle de spectacles, une douche extérieure. Au bord de l'eau, sur du sable qui rappelle la plage, des roues de bicyclette ornées de bouteilles en plastique tournent sans cesse, éoliennes bricolées qui trônent au-dessus du cabinet scientifique: bizarreries enjouées pour un quotidien recomposé, où deux poubelles renversées l'une sur l'autre font office de vitrine d'exposition. Ce lieu, mêlant l'économie de la vie quotidienne à l'art contemporain façon bouts de verre et tôles usées, s'appelle Mari-Mira, créé par l'association les Pas perdus et présenté une première fois à l'île Maurice, puis à Marseille et jusqu'au 15 septembre à Paris, dans le cadre du festival Paris Quartier d'été.
Installation fantaisiste. En argot mauricien, Mari-Mira se laisserait traduire par «énormément fantaisiste» ou encore «terriblement excentrique». Une interprétation qui prend tout son sens dès que l'on franchit le seuil de ce terrain vague, immédiatement confronté à ce qui fait le charme du site: la sensation d'espace, alors que ce mobilier insolite est souvent minimaliste. De part et d'autre de l'entrée, on se promène au coeur du «complexe culturel» mis en place récemment par des artistes-brico