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Libération

Trente ans après, nouvelle édition «marketing» du festival. Woodstock en toc.

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publié le 24 juillet 1999 à 0h01

Washington, de notre correspondant.

«Ré-écoutez Janis! Retrouvez Jimi!» promet woodstock.com, le «seul site officiel sur l'Internet» du méga-concert qui a commencé hier pour commémorer le 30e anniversaire du rassemblement historique qui en est venu à servir d'emblème à la génération du peace & love. «Achetez les livres, les cassettes, les CD et tous les merveilleux souvenirs de Woodstock!» ajoute aussitôt le site, trahissant d'entrée le fait que «Woodstock est devenu une marque commerciale déposée, l'écho d'un genre d'événement qui a disparu» comme l'écrit dans le New York Times Fred Goodman, critique et historien de rock. «Woodstock a été ce qu'il a été parce que tout y avait été improvisé. Ce serait impossible aujourd'hui, à cause des assurances ou parce que les musiciens ne l'accepteraient plus"» Du coup, Woodstock III (après l'original en 1969, puis le concert du 25e anniversaire en 1994) tient davantage du parc d'attractions musicales où tout est conçu et organisé pour le profit des organisateurs que du festival d'amour, de paix et de musique anarchique et crotté qu'avait été Woodstock.

Accueil avec des B 52. L'organisateur des trois Woodstock, Michael Lang, âgé aujourd'hui de 54 ans, reconnaît être bien déterminé à gagner de l'argent en 1999, après en avoir perdu, dit-il, en 1969 (beaucoup) et en 1994 (pas mal). On a donc droit à la retransmission télé, 69 heures non-stop sur les chaînes à péage (moyennant 60 dollars, ou 350 F d'abonnement), à la vidéo et au CD (qui sor