Saint-Nolff, envoyé spécial
Dernier né dans grands baroufs électriques de l'été, Week-end à Saint-Nolff n'aura pas eu besoin de période probatoire pour s'imposer, avec près de 20 000 visiteurs pour l'édition inaugurale, en 1997, et un peu moins de 30 000 l'an passé. Autre signe particulier, le festival morbihanais renoue, dans le digne prolongement d'Elixir ou Tamaris qui tracèrent jadis le sillon breton des superproductions amplifiées, avec la bonne grosse tradition du festival rock, format On achève bien les chevaux. Pour ce faire, rien de tel qu'une vaste prairie en pente douce, avec de préférence une poignée d'arbres permettant aux premiers spectateurs accablés par la chaleur de s'agglutiner sous les branches, à l'image des antilopes africaines.
C'est la proposition que fit Joël Labbé, dynamique maire de St-Nolff, lorsqu'il sut que des tourneurs parisiens cherchaient un site dans l'Ouest pour programmer Noir Désir et d'autres groupes. Un temps pressentie à Lorient mais barrée par le Festival interceltique, soucieux de sa position exclusive la caravane décida de planter son campement aux abords de cette bourgade du Morbihan légèrement enfoncée dans les terres. L'étape connut un tel relief que ce qui n'aurait pu être qu'une aventure sans lendemain devint une durable liaison, avec tout de même quelques préjugés à pourfendre.
«Pas trop de bordel». A commencer par celui de l'arrivée de Parisiens «venus pour s'en mettre plein les poches», soupçon qu'évacue Dominique Revert, e