L'été c'est le moment où les petits, les mal foutus, mais aussi
parfois les originaux ont une chance de se faire une place sur l'écran. Ni Road to Graceland de David Winkler ni Emporte moi de Lea Pool ne sont des chefs-d'oeuvre, mais ces deux films un peu bancals possèdent tous les deux un charme persistant.
Road to Graceland raconte les affres de Byron Gruman, un jeune brun (Jonathon Schaech, très sombre) qui file son blues au volant d'une Cadillac abîmée. Il se reproche d'avoir tué sa femme en voulant lui donner un baiser alors qu'il conduisait. Son crash fatal l'obsède quand, sur une route du Sud, il rencontre un allumé, un type qui se prend pour Elvis et veut rentrer chez lui à Graceland, le palais du King Presley à Memphis. Sachant que le soi-disant Elvis est joué par Harvey Keitel, on aura compris qu'il a du mal à faire croire à son identité. Mais évidemment, il y met une telle énergie que tout le monde finit par hésiter.
Sur la route, les deux hommes croisent une fausse Marilyn Monroe, une jolie fille qui vient de Las Vegas et gagne sa vie en imitant la défunte maîtresse du non moins défunt président Kennedy. Quand elle ôte sa perruque, Byron craque. Il faut dire que, tête nue, c'est Bridget Fonda qui apparaît, ce qui n'est pas rien. Ce petit film va son bonhomme de chemin vers Graceland, pour y atterrir la nuit anniversaire de la mort de Presley, quand la ville est emplie d'une foule de fans qui communient dans l'amour du King, une bougie à la main. A priori, la grand