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Libération
Critique

FESTIVAL D'AVIGNON. Tango lisse. Sage et magistrale, Ana Maria Steckelman clôt en beauté le festival. Tango, vals y tango. Chor. d'Ana Maria Steckelman. Cour d'honneur, 22 heures. Jusqu'au 31 juillet, Rens.: 04 90 14 14 14. Durée: 1 h 30.

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publié le 30 juillet 1999 à 0h06

Avec Ana Maria Steckelman en toute fin de festival, la cour

d'honneur aura finalement trouvé cette année un artiste à sa hauteur. Quand, dans la nuit avignonnaise, le soliste Rodolfo Mederos et ses neuf compagnons de bandonéon ont fait entendre les accents toujours poignants d'Astor Piazzolla, quand les ombres parfaites des danseurs et des musiciens se sont dessinées sur les murs du palais, il y a eu comme une évidence. Le public de première, mercredi soir, a réservé un triomphe à l'équipe argentine. Classique certes, mais magistrale en baisser de rideau de cette 53e édition.

Raffiné. Beaucoup plus sage que ce à quoi on pouvait s'attendre, Tango, vals y tango développe un raffinement chorégraphique parfait. On aurait voulu plus fou, plus déroutant pour le dernier festival du siècle. Mais on saura gré à Ana Maria Steckelman d'avoir répondu à la commande en optant pour ce qu'elle fait de mieux, sans considération d'opportunité, évitant l'écueil de la modernité à tout prix, là où, juste avant elle, Angelin Preljocaj est venu se casser les dents. La chorégraphe inaugure en force sa création avec un extrait de Tangokinesis. Ce spectacle nettement plus déjanté, qui porte le nom de la compagnie comme un emblème, avait été programmé en 1993 au festival des «Allumés» de Nantes. Dans une tonitruance de rafales de balles et d du fameux «Vive le Québec libre!» du général de Gaulle, les danseurs s'élancent avec fougue et presque avec férocité.

Trompe-l'oeil. C'est ce qu'on appelle une fau