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Libération
Interview

La ritournelle de Jeanne d'Arc

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Folklore à Parthenay. Une démonstration de turlutte, chant à danser du Québec.
publié le 19 août 1999 à 0h18

C'est un double hommage que rend le festival De Bouche à Oreille de Parthenay: à Mary Travers- Bolduc (1894-1941), dite «la Bolduc», fleuron de la musique populaire québécoise, et à Jeanne d'Arc Charlebois, une des premières artistes canadiennes francophones à avoir connu une célébrité internationale avec ses numéros d'imitation, et qui reste à ce jour la meilleure interprète du répertoire de la Bolduc.

Mary Travers épouse Bolduc, née dans une modeste famille mi-irlandaise mi-francophone à Newport, sur les côtes de Gaspésie, montée à Montréal pour se placer comme bonne à l'âge de 13 ans, est devenue la première grande vedette du Canada francophone, au début des années 30, avec des chansons qu'elle écrivait dans la langue populaire pour raconter la chronique de la ville et de sa vie au quotidien. Elle agrémentait ses savoureuses chansons de «turluttes», suite d'onomatopées chantées sur un air à danser avec une virtuosité confondante (calmons les sourires: le mot turlutte en français ancien avait d'abord le sens québécois), choisissant de préférence des airs de reel irlandais (de par ses origines). Un peu méprisée des intellectuels québécois de son vivant, la Bolduc a depuis été réhabilitée, notamment grâce à un disque de Jeanne d'Arc Charlebois en 1972. La Bolduc a aujourd'hui son musée en Gaspésie, plusieurs biographies, et elle a été copieusement rééditée (1).

Faux nom. Jeanne d'Arc Charlebois a commencé à imiter la Bolduc à 16 ans, pour un concours d'amateur