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Libération
Enquête

Inde-Pakistan: La haine en héritageLe conflit au Cachemire ruine les timides efforts pour établir des liens culturels entre les deux Etats, antagonistes depuis 1947.

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publié le 26 août 1999 à 0h12

New Delhi, Lahore correspondance

Jusqu’ici tout va mal, pourrait-on dire en évoquant les relations culturelles et intellectuelles qu’entretiennent l’Inde et le Pakistan. Malgré une fascination mutuelle indéniable, les deux pays campent sur leurs positions politiques et militaires et se rencontrent rarement sur le terrain culturel, si ce n’est à l’occasion de manifestations internationales en pays neutre. Pourtant, Anuradha Kapur, metteur en scène de théâtre à New Delhi, qui a eu l’occasion de participer à une manifestation théâtrale à Lahore, explique : «J’ai réalisé qu’avec les Pakistanais, du moins ceux du Pendjab, qu’il n’y avait pas besoin de construire des ponts. Ils sont déjà là. A Delhi et Lahore, les gens ont la même langue, la même sensibilité, ils réagissent de la même façon à la musique, aux mots, à la danse. On se comprend si bien. On a un tel héritage commun"»

Visas refusés. Intimidations, restrictions de visas, campagnes haineuses" Gouvernements, militaires et fondamentalistes des deux bords entretiennent l’hystérie et l’incompréhension, malgré la pression depuis une dizaine d’années d’une poignée d’intellectuels et de commerçants. Nighat Saïd, de l’Institut d’études consacré au mouvement féministe de Lahore, a tenté le rapprochement : «Nous accueillons des stagiaires de tous les pays d’Asie et notamment d’Inde, dit-il. Alors, on nous accuse d’être antipakistanais, pro-indiens, projuifs, anti-islamiques. C’est très difficile de réaliser des échanges, avec les org