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Libération
Interview

Marcel Guillou, le relais breton. Cultivateur retraité, il a appris les chants anciens aux nouvelles générations. Festival Fisel. A Rostrenen (Côtes de'Armor) samedi à midi, apéro musical. A 17 heures, fest-noz. Dimanche à 10 heures, épreuve marche et mélodie du concours de sonneurs. A 13 h 30, concours de kan han diskan, de sonneurs et de danse. Tél. 02 96 24 56 12.

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publié le 28 août 1999 à 0h11

Marcel Guillou a enregistré avec la nouvelle vague bretonne, Yann

Fañch Kemener, Erik Marchand, Annie Ebrel; il a enseigné à beaucoup de jeunes dans ses stages, jusqu'au techno-Breizh Denez Prigent, mais il n'a toujours pas de disque à lui. Il est pourtant une des voix symboliques de la Bretagne-centre, dans le répertoire des terroirs plinn et fisel, limitrophes. Né en 1930, Marcel Guillou habite toujours la ferme où il est né à Lanrivain. Témoin actif du renouveau de la culture populaire bretonne du milieu des années 50, il a chanté dans des milliers de fest-noz et donné des centaines d'heures de cours. Le succès médiatique et financier de la musique bretonne actuelle doit beaucoup à un modeste comme Marcel Guillou. Souvenirs d'un homme-relais.

Famille. «Mon père s'expliquait bien en français, il avait fait la guerre de 14-18, et il partait faire la saison comme ouvrier agricole dans la Beauce. Nous étions huit enfants et j'étais le dernier. Ma mère avait le certificat d'études, elle lisait le breton. Le soir, elle nous faisait le catéchisme en breton, elle tenait le livre, nous lui répondions. C'est comme ça que je parle le breton et ne le lis pas. J'ai appris le français à l'école, où il était interdit de parler breton. A l'ouverture de la classe, le maître donnait un petit sabot à un des élèves, qui le mettait dans sa poche. Quand celui-ci attrapait un camarade qui parlait breton, il lui filait le sabot. Si on était copain on le faisait en secret, sinon devant tout le mond