Andy Warhol, a Factory, (en français Andy Warhol, une usine) se
présente sous forme multicouche. Une de papier peint appliquée sur les murs du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (motifs: vache, portrait de Mao, poisson argenté); une de tableaux par-dessus (ces fameuses sérigraphies, des images reproductibles montées sur toile représentant Liz ou Marilyn, Elvis ou un accident de voiture, Leo Castelli ou un travesti; une de photos (documents); une de films ou vidéos (quelques-unes des 4 000 bandes trouvées chez Warhol après sa mort en 1987, certaines transférées sur film 16 mm par le Whitney Museum); une d'illustrations, d'invitations, de pochettes de disques et autres reliques pop.
Tout ça, moins pour célébrer Andy Warhol par une énième exposition monographique, que pour ouvrir, le plus largement possible, sa Factory, à la fois scène, lieu de tournage, lieu d'activité picturale, un bureau, agence à fantasmes et siège de journal (Interview). Depuis la première Factory à Manhattan, avec ses murs recouverts de papier argent, l'établissement a déménagé plusieurs fois, jusqu'aux derniers bureaux sur Union Square. Mais pas question de faire l'histoire de ce lieu-là. L'emploi du pronom indéfini (a plutôt que the factory) est là pour qualifier, moins un endroit qu'une personnalité artistique, celle d'Andy Warhol. Lequel se prendrait lui-même pour une usine, s'identifierait à la machine et serait ainsi devenu le premier producteur «d'avant-garde de masse», pour reprendre l'expression d