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Libération
Interview

Electronique. Le duo français Nova Nova trouve son inspiration dans les sonorités celtes et médiévales. Techno du temps jadis. Nova Nova, «La Chanson de Roland» (F Communications)

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publié le 7 septembre 1999 à 0h35

Au terme de la traversée du désert estival, la Chanson de Roland,

premier album de Nova Nova, est peut-être le plus beau disque français de la saison. Aux antipodes de la «french touch», désormais monopolisée par l'abus des filtres, il développe une deep house tournée vers le passé, spécialement celtique et moyenâgeux.

Nova Nova est apparu en 1992, formé par Michel Gravil et Marc Durif qui se sont rencontrés au collège, à Nice. Un peu plus tard, ils se mettent sérieusement à la musique électronique; on les voit paniquer les Transmusicales de Rennes avec des danseuses jouant à Isadora Duncan. Il leur faudra du temps pour faire oublier cette faute de goût; en mai 1995, chez F Communications sort Zarathoustra, mini-LP qui déconcerte par ses sonorités médiévales. Un an après, Ex EP impose le son de Nova Nova avec des titres comme Tones et See, qui ne ressemblent à rien dans la house française: on parle alors de spleen post-électronique. S'ensuit la rencontre avec Elisa Carrahar, chanteuse de Bristol qui habite aujourd'hui le premier album de Nova Nova avec de vraies chansons.

La Chanson de Roland est si équilibré qu'il en paraîtrait effrayant. Le médiévalisme ne se manifeste qu'au milieu de l'album, d'abord par un court intermède, Omnibus, consistant en quelques accords de harpe courtoise. On croit à une incongruité, d'autant que la deep house réapparaît avec Elisa, un morceau enivrant calqué sur une juxtaposition de nappes de synthés et de percussions modernes proches du drum & ba