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Libération

Nuages au pays d'AbbaLa musique est un enjeu important en Suède.

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publié le 17 septembre 1999 à 0h44

Johan, un Stockholmois de 21 ans, se balade devant les rayons de

Mega Skivakademien, le plus gros magasin de disques de Scandinavie. «Trois cents couronnes (225 francs) le double CD, c'est beaucoup. J'achète tout de même quelques CD, mais j'en fait des copies chez moi pour ne pas abîmer l'original. Puis je les prête à mes copains qui ont aussi des graveurs. Pour faire chic, on peut même copier sur le Web les jaquettes des disques.» Johan assure ne pas copier de morceaux au format MP3 sur l'Internet. «J'en écoute, ce n'est pas interdit. Mais si on les copie, il faut changer les intitulés des liens pour qu'ils ne puissent pas être identifiés comme fichier MP3. C'est trop de travail. Mais j'ai plein d'amis qui le font.»

Manque à gagner. Thomas Stenmå, directeur de l'IFPI Suède, ne veut rien entendre. Pour lui, le prix du cd n'est pas en cause. Il estime que ce n'est pas l'argent qui motive ces hackers (pirates). «Au départ, c'est un intérêt pour la technique.» Et, en Suède, les maisons de production ont du souci à se faire. Le royaume a la plus forte concentration en Europe d'ordinateurs personnels et d'internautes. «Il est impossible d'évaluer le manque à gagner. Le MP3 nous pose des problèmes mais il y a plus inquiétant: les CD que les gens gravent eux-mêmes et revendent. Le phénomène devient énorme», estime Hasse Breitholz, directeur de BMG Suède, l'une des majors du royaume.

Si les autorités judiciaires suédoises mettent tant d'empressement à engager des poursuites contre le