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Critique

Cent millions de dollars en fumée. John McTiernan réalise un remake négligent de «l'Affaire Thomas Crown». Thomas Crown de John McTiernan avec Rene Russo, Pierce Brosnan, Faye Dunaway.

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publié le 22 septembre 1999 à 0h48

Probablement harassé par les déconvenues du 13e Guerrier, dépossédé

de son film le plus ambitieux et conduit vers la sortie par son producteur Michael Crichton, John McTiernan n'allait sûrement pas très bien lorsqu'il a entrepris ce remake de l'Affaire Thomas Crown. Et ça se voit. A la fois luxueux et désincarné, raffiné par endroits (le hold-up inaugural, où la maîtrise topographique de McTiernan tourne à plein régime) et totalement je-m'en-foutiste à d'autres (la scène de baise dans l'escalier restera comme une des plus salement filmées), Thomas Crown est le film d'un cinéaste revenu de bien des illusions qui cachetonne en s'asseyant sur ses ambitions artistiques passées (l'indémodable Piège de cristal, l'expérimental Last Action Heroe). L'intérêt (relatif mais non négligeable) du film tient à la façon dont le cinéaste ne parle pas d'autre chose, de façon à la fois désabusée et ironique. L'intrigue voit un homme immensément puissant (Pierce Brosnan, au-delà de l'inexpressif) dérober pour se distraire une toile de maître dans un musée. Une séduisante inspectrice d'assurances (Rene Russo, assez drôle) mène l'enquête pour éviter à sa compagnie de débourser 100 millions de dollars. Ce montant revient tellement souvent dans la bouche des personnages qu'on finit par s'interroger. 100 millions de dollars, c'est le prix moyen d'un blockbuster américain et c'est aussi la jauge de recettes en deçà de laquelle un film de ce calibre n'est pas rentable. C'est donc la somme sésame du t