La première chose qu'on apprend sur Emmanuel Finkiel, c'est qu'il
est difficile de le «cadrer». Sur un mode d'agitation passionnée, ses réponses submergent vite le champ des questions et s'enchaînent selon leur propre logique prolifératrice. Après l'avoir coupé pour les présentations («naissance en 1961, enfance à la Bastille, échec au concours de l'Idhec"»), il n'est pas désagréable, pour faire connaissance, de le laisser libre de ses digressions.
L'assistant" Je l'ai été pendant seize ans. Je faisais partie des ces assistants qui se donnent corps et âme à leur boulot. Je ne dormais pas, je ne supportais pas l'idée qu'une image puisse être altérée par un impondérable. ça m'a construit. Peut-être me suis-je arrêté à temps, avant que n'interviennent les problème d'ego. J'ai été élevé à une école d'assistanat très dure, où l'on a comme règle de jamais juger le metteur en scène, qu'il soit un génie ou qu'il cachetonne à la télé. Mais parfois, j'étais plus royaliste que le roi. C'est pour ça que j'ai arrêté. Je ne supportais pas que les choses ne soient pas faites comme on l'avait décidé, ou avec au moins un peu d'envie, de l'exigence" Je trouvais presque grotesque toute l'énergie que je dépensais pour une impression qui me laissait très sec à la fin.
" réalisateur Je me suis aperçu que je ne savais rien de la condition de réalisateur avant de le devenir. Chaque technicien important devrait faire au moins un court métrage. C'est un lieu commun mais c'est une réalité: le réalisateur