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Libération
Critique

Danse. Prestation décevante au Festival international de Paris.Un American Ballet trop mécanique. American Ballet Theatre. Théâtre des Champs-Elysées, av. Montaigne, 01 49 52 50 50, jusqu'au 26 septembre avec «Don Quichotte». Dans le cadre du Festival international de danse de Paris, jusqu'au 8 octobre.

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publié le 24 septembre 1999 à 0h50

Curieux effet que celui que produit le pot-pourri présenté par

l'American Ballet Theatre invité par le Festival international de danse de Paris. On ne sait pourquoi la compagnie (qui fête ses soixante ans) a choisi d'offrir aux parisiens des petits bouts de tout qui ne font pas grand-chose. Rien, en tout cas, qui confirme sa bonne réputation de principale rivale du très balanchinien New York City Ballet.

La soirée commence plutôt bien avec une chorégraphie de Nacho Duato, directeur de la compagnie nationale d'Espagne. Without Words, délicatement calé sur six chants de Franz Schubert, s'appuie surtout sur des duos. On retrouve dans cette pièce, créée en 1998 par la compagnie américaine, le style très particulier du chorégraphe espagnol, héritier de Jiri Kylian: un mouvement continu auquel s'ajoute le souci de la calligraphie. En revanche, l'interprétation déçoit. Le très musculeux ballet américain ne sait guère entrer dans la fluidité presque désinvolte du chorégraphe. Les bras flottent trop pour que les lignes soient claires jusque dans les enlevures et la raideur des bustes alourdit sérieusement le propos.

Mais mieux vaut ce Without Words que le reste du programme où l'on est gavé de variations et de plates prouesses techniques, qu'il s'agisse de l'extrait du Corsaire puissamment sabré par des danseuses sportives ou encore de Variations for four, une chorégraphie d'Anton Dolin où quatre danseurs égarent une gestuelle digne des Chippendales sur une clinquante Piste aux étoiles.