Premier livre du photographe de mode Paolo Roversi, Nudi réunit
quarante-neuf portraits de mannequins qui ont accepté de poser nues. Le livre est d'une sobriété exemplaire, à la limite du minimalisme, comme si le dévoilement des corps imposait le recueillement. En choisissant l'idée d'une confrontation, plutôt qu'un effet strip-tease genre calendrier Pirelli, Roversi offre à ses jeunes filles modèles (entre 16 et 22 ans) un nouveau cadre de vie. Tout à coup redevenues simples mortelles, sans rien à vendre, ni vêtement ni produit, les voici librement face à l'objectif, jouant parfois des mains ou des cheveux pour cacher seins ou sexes. Ou se plantant orgueilleusement, jambes écartées, comme si elles voulaient mettre à mort leur passé d'exemplaires beautés.
Paolo Roversi, né à Ravenne en 1947, reçoit dans son studio parisien. C'est la fin de l'été et il a du temps devant lui. Détendu, le plus pudique des photographes de mode explique les dessous de Nudi.
Comment avez-vous choisi vos modèles?
A cause de leur mystère, de leur ambiguïté et de leur grâce. Parfois, c'est leur fragilité qui m'a inspiré, ou leur tendresse. Mais il n'y a pas de modèle idéal, je les connais toutes, elles ont déjà posé pour moi. Je les respecte, je les admire. Que leur demandiez-vous?
Tout simplement de poser nues" Mais je n'avais pas, au départ, l'idée de faire un livre. La première fut Inès (de la Fressange), en 1981, c'était une commande de Vogue Hommes. Après j'ai continué, et quand j'en ai eu cinq ou