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Tendances hype. Prémices mode. Mme de Fontanges a incarné la hype au XVIIe siècle. Le camouflage y est entré en 1995. Le Rubik's Cube revivra-t-il son heure d'avant mode?

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publié le 25 septembre 1999 à 0h52

Il serait peut être imprudent de compter sur des personnes qui

portent, en 1999, l'épée et le spencer vert, pour se tenir au fait de modes par définition en mouvement perpétuel. C'est pourquoi il n'est pas pensable de trouver dans le dictionnaire quelque définition du terme «hype», anglicisme à la mode qui aurait pourtant pu rejoindre le suranné «fashionable», employé, au grand désespoir de Musset, durant tout le XIXe siècle. Faisons donc le travail des académiciens: la hype, traduite en français dans le Harrap's par «grand battage publicitaire», constitue en fait l'épicentre d'un «système de la mode» ­ pour reprendre une expression barthesienne ­ que l'on peut décrire comme une série de cercles concentriques. Cinq étapes («innovation, adoption, transfert, diffusion, généralisation»), qui diffusent une idée, de son «invention» à sa mort, de la tocade vestimentaire d'une poignée d'allumés à sa banalisation dans la garde-robe du grand public. Précisons encore que la hype, idéalement située au centre du cercle «innovation», ne saurait être du ressort des «fashion-victims», au mieux présents dans le deuxième cercle, et qui «voudraient décréter la mode mais ne peuvent que coller au plus près aux innovations dont le vrai lancement leur échappe» (1). La Hype Mme de Fontanges.Si elle n'est nommée que récemment (on peut imputer son essor aux magazines anglais branchés des années 80 comme The Face et I-D), la hype est à peu près vieille comme la mode. Ainsi, la mésaventure fameuse de