Londres de notre correspondant
A cent jours de l'an 2000, la Grande-Bretagne a lancé les festivités qui célébreront le passage du siècle et du millénaire. La semaine dernière, le Dôme, joyau des réjouissances, a ouvert son box-office, provoquant une ruée des Britanniques qui veulent, le 1er janvier, être les premiers à entrer dans cette gigantesque structure, hommage confus à l'humanité, aux dieux et à la Grande-Bretagne.
Douze millions de tickets sont en vente pour les douze mois que durera cette exposition exceptionnelle sur les bords de la Tamise, et l'organisateur a lancé une campagne de publicité tous azimuts sur les télévisions et dans les journaux, pour attirer le chaland.
Après quatre jours de vente, le Dôme se déclarait très satisfait de l'accueil du public, apparemment pas découragé par le prix d'entrée, 20 livres par adulte (200 F) ou 57 livres (570 F) pour une famille. Ce succès est d'autant bienvenu pour l'organisation que le Dôme a suscité de nombreuses controverses depuis la décision de Tony Blair de poursuivre sa construction, décrétée par ses prédécesseurs conservateurs.
Le coût de l'opération, près de 800 millions de livres (8 milliards de francs), qui capte l'essentiel des dotations culturelles du pays, a été notamment discuté. Pour le même prix, le Guardian a calculé que la Grande-Bretagne aurait pu s'offrir le nouveau Guggenheim de Bilbao, l'Opéra de Sydney, le Moma de Los Angeles, sans compter quelques Picasso et l'entrée gratuite à tous les musées du pays