Saint-Sébastien (Espagne), envoyé spécial
De films espagnols pesants (Quando vuelvas a mi lado) en films anglais académoches (la Miss Julie de Mike Figgis) ou en films iraniens nuls (le Ruban rouge), il n'est pas étonnant que la toute fin de la sélection du Festival de Saint-Sébastien ait été dominée par la Maladie de Sachs. La presse espagnole en a d'ailleurs fait un de ses premiers favoris pour la Concha d'oro, la palme locale.
L'an 2000, un non-sens. Michel Deville a eu plus de chance que le dernier opus d'Alain Tanner, Jonas et Lila, à demain, qui a déçu la critique ibérique. «Quelques amis se sont rappelés de Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000, explique le cinéaste suisse. Ils m'ont dit qu'avec la proximité de l'an 2000, il serait peut-être pas mal que j'aille y voir à nouveau. Je n'avais pas trop envie de faire ce film parce que les utopies qui faisaient la matière du premier Jonas ne se sont pas accomplies et parce que je ne voulais pas montrer les huit protagonistes d'alors qui auraient mal vieilli. J'ai décidé de fixer mon attention sur Jonas lui-même, l'enfant qui naît à la fin du premier film, et d'imaginer ce que pourrait être sa vie aujourd'hui.» Dans Jonas et Lila, à demain, le personnage central est donc un homme de 25 ans, pauvre et amoureux de Lila, la femme qu'il connaît depuis toujours; une jeune Sénégalaise adoptée par un couple de Suisses non-conformistes. Le 1er janvier 2000, Jonas, cameraman vidéo, doit aller à Zurich. Il va y filmer des gorilles et une