C'était le 21 août dernier à Dunkerque. L'Arbre à Nomades, compagnie
de théâtre de rue, présente UPH, sa dernière création, dans le cadre du Festival la Mouette rieuse, financé par la mairie. Le spectacle a déjà été donné à trois reprises, sans encombre, au mois de juillet dans le cadre du Festival Chalon dans la rue. En pleine représentation, la police intervient, et ce n'est pas un gag. Deux agents en uniforme coupent la sono avant de menotter et d'embarquer l'un des acteurs, Félix Cantero-Gonçalves, pour «exhibition sur la voie publique» au motif qu'il est nu. Il est libéré après quatre heures de garde à vue. Cela ressemble à une bavure: il semble que les deux policiers aient fait preuve d'un excès de zèle et que l'activisme d'une association liée au milieu intégriste ne soit pas étranger à leur intervention.
«Fait non anodin». La compagnie proteste, dans une lettre aux autorités municipales, «au titre du respect des artistes, de l'oeuvre artistique, et de la liberté d'expression». Dans sa réponse, le maire Michel Delebarre (PS) déplore «l'incident». Mais reproche à la compagnie de ne pas l'avoir informé du contenu exact du spectacle: «Prévenus, nous aurions, nous-mêmes, pu avertir le public et programmer ce spectacle en un autre lieu et un autre moment, plus adéquats». Il se déclare prêt à réinviter le spectacle «dans les conditions idoines, inhérentes à la teneur de votre prestation» (sic). Pour la compagnie, les mots du maire passent mal. Mais elle ne souhaite pas alimen