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Libération
Critique

Tenbûr majeur. «Bashir», un film à écouter de l'Iranien Ramezanzadeh. Bashir d'Ahmad Ramezanzadeh avec Shokralli Azadi, Morteza Karimi, Hojatollah Torabian, etc.1 h 05.

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publié le 29 septembre 1999 à 0h54

Bashir, premier long métrage de l'Iranien Ahmad Ramezanzadeh, sort

aujourd'hui après avoir été présenté, et remarqué, au festival des Trois Continent de Nantes en 1997. Film on ne peut plus minimaliste, Bashir se situe dans un village de pêcheurs au bord du golfe Persique et raconte la rencontre entre un gamin de 12 ans et un musicien kurde. Ce dernier crache son sang entre deux quintes, victime des bombardements aux armes chimiques de l'armée irakienne de Saddam Hussein. Sa femme et son fils n'ont d'ailleurs pas survécu à ces raids meurtriers.

Le jeune Bashir, fasciné par le tenbûr, luth traditionnel kurde, se lie d'amitié avec cet homme isolé et malade qui passe ses journées à boire du thé et à pincer les cordes de son instrument. La musique adoucissant les moeurs, le turbulent Bashir, gagnant sa vie en aidant des contrebandiers à décharger la marchandise, va se calmer et devenir un gentil garçon en apprenant le maniement du luth, non sans avoir cassé les oreilles de son entourage au cours de pénibles et dissonantes séances d'entraînement.

On l'aura compris, ce petit film sans prétention que son auteur a voulu «visuel et méditatif» n'offre pas au ciné-analyste d'enjeux bien compliqués à décrire. C'est un joli conte un peu édifiant, plutôt stylistiquement inspiré (beaux travellings, montage nerveux), mais qu'il serait vraiment malpoli de comparer, une fois de plus, à Kiarostami.

Bashir n'est pas seulement un film de plus à voir mais bien sûr à écouter. La bande-son, composée pa