Confucius superstar? Jamais la Chine n'avait fêté avec autant de
faste Mister Kong, pardon maître Kong Fu Zi, romanisé par les Jésuites en Confucius. Question de calendrier: il est né pile 2 500 ans avant la République populaire chinoise, laquelle est vieille exactement d'un demi-siècle. A quelques jours des cérémonies célébrant cette dernière, ce 28 septembre à Qufu, ville natale de Confucius, on fêtait donc les 2 550 ans du père de la pensée chinoise. Question d'opportunité: dans une société chinoise désormais ouverte à l'économie de marché et où le communisme n'est plus qu'une coquille en passe d'être vidée de son contenu, le confucianisme tient de plus en plus lieu de valeur refuge.
Depuis plus de deux mille ans, Qufu, aujourd'hui aimable bourgade (moins de 50 000 habitants) de la province du Shandong, à une nuit de train de Pékin, vit à l'heure confucéenne. Non seulement parce que le domaine du maître entretenu et agrandi par des théories d'empereurs chinois qui signaient chacune de leurs visites d'un arbre planté et d'une stèle dressée occupe une bonne partie de la ville, mais aussi parce que les Kong, descendants réels ou prétendus du maître, y sont légion: un quart de la population, assure-t-on.
Deux ou trois choses qu'on sait de lui. Quoi qu'en disent les lettrés chinois, même les maigrelets conducteurs locaux de pousse-pousse savent deux ou trois choses de Confucius, et ils étaient nombreux l'autre soir à stationner dans une rue près de l'opéra local, pour écouter