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Libération
Reportage

SPECIAL CHINE. La littérature entre dans ses murs. Le musée consacré aux écrivains depuis 1919 s'offre de nouveaux bâtiments. 6 000 auteurs politiquement corrects y seront répertoriés.

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publié le 1er octobre 1999 à 0h59

Marbre rouge du Xinjiang, marbre gris du Shandong, marbre blanc du

Hubei, tuiles bleues du Sud, toute la Chine s'y est mise pour les nouveaux bâtiments du musée de la littérature moderne chinoise à Pékin. L'ensemble devait être inauguré ce 1er octobre, pour le 50e anniversaire de la République populaire, mais le chantier a pris un peu de retard. Avant la fin de l'année, peut-être" Humiliés et offensés. Tout commence à la chute de la Bande des quatre. Ba Jin, le vénérable écrivain chinois qui n'a pas été ménagé pendant la Révolution culturelle, souhaitait un musée pour les victimes de cette répressive révolution. Sa proposition n'a pas été retenue. En revanche, en 1981, quand, en tant que président de l'Association des écrivains chinois, il propose de créer un «musée de la littérature chinoise moderne», les autorités acquiescent. Ba Jin (connu en Occident sous le nom de Pa Kin) voit aussi là une façon de réhabiliter les écrivains bafoués, battus, humiliés, voire poussés au suicide par les Gardes rouges. En 1985, le musée est ouvert. Mais les 300 000 pièces qu'il possède aujourd'hui sont depuis longtemps à l'étroit. De nouveaux locaux s'imposaient, sans doute assortis d'un dépoussiérage. En 1993, Ba Jin en avait soufflé un mot au Premier ministre et aujourd'hui l'idée se concrétise.

«Ce sanctuaire de la littérature chinoise du siècle sera aussi un moyen de mieux faire connaître cette dernière à l'étranger», explique Shu Yi, directeur du musée et fils de l'écrivain Lao She. «En