En robe à 20 ans, en fille à 25, en homme à 30, en clown à 35, en
boxeur à 40, en assureur à 45, en quinqua à 50 ans. Difficile de résumer trente ans de style Bowie à rendre barge le plus rapide des Frégoli. Symptôme récurrent de cette polymorphie express, le cheveu.
D'un strict point de vue capillaire, Bowie est un miraculé. Tout au long de sa carrière, pas une nouvelle nuance de Régécolor qui lui ait échappé, pas une nouvelle vision de quelque figaro expérimental qu'il n'ait voulu essayer: colorations, mèches à mèches, indéfrisables, brushing, mise en plis, dégradés, crêpages, décollement de racines, mousse fixante, twist n'boucle, il a tout fait. Témoignage (à charge) en cinq images.
The Man Who Sold The World (1970) Châtain à anglaises, alangui en robe sur une méridienne. David a fait les soldes à la boutique Biba. Un peu avant tout le monde, il a perçu le futur raz de marée de l'indiférrenciation sexuelle. Ni hétéro ni homo, David est sexe. Son androgynie culminera lorsqu'il se glissera dans la peau épilé de Ziggy Stardust (1972).
Aladdin Sane (1974) Tout en gérant au mieux la repousse du scalp Ziggy, David fait mumuse avec le vanity case d'Angie (épouse et mère de Bowie). C'est sa grande période trop maquillé de partout. Une habile retouche à l'aérographe laisse supputer que David a été raboté du bas ventre. Amusant mais discutable.
Low (1976) Ayant pris conscience qu'il a trop marché vers la lumière, Bowie revient vers une masculinité plus réglo (chemise, pantalon et gomi