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Libération

La culture du navet. Cette semaine: «le Secret du bayou»et «le Violon rouge» ( Kasi Lemmons, François Girard)

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par BAYON
publié le 6 octobre 1999 à 1h04

Une cure de Samuel L. Jackson? Pourquoi pas? Envers et contre

Tarantino, on ne déteste pas. Depuis 187 Code meurtre (un prof énergique met la racaille au pas) jusqu'au Négociateur (duel mental avec Kevin Spacey), en passant par Sphere, il fait partie des meubles, dans le créneau Sidney Poitier, entre Danny Glover et Denzel Washington.

Samuel L. Jackson au menu, donc; d'abord moumouté moustachu, dans le Bayou. Le «premier médecin noir» de Louisiane, c'est lui. Bel homme, beaux gosses (deux filles hystéros: Cisely quinze ans et Eve, conformément au prégénérique, «sept ans quand j'ai assassiné mon père»), bonne ambiance, belle mansion, épouse modèle, dans le plus pur goût bourgeois intégrationniste années 50. Evidemment, tout est trop beau pour être honnête, dans cette vie en rose de descendants d'esclaves parvenus. Un sale petit secret de famille suffira à couler toute la jolie construction par le fond. L'autre secret de ce film exotique, c'est sa «négritude». La «blackxploitation», comme on dit de ces réalisations pour et par des Noirs, à l'exclusion de toute figuration étrangère (ici un Afro-Navajo), donne généralement le pire: Posse, western-spaghetti raciste de Mario Van Peebles, ou Kansas City d'Altman" Réussite paradoxale dans le genre, le Secret du bayou, laissant appréhender un Colour Purple bis, est un chromo familial agréable, juste dans le ton, faux. Entre Cria Cuervos cajun et les Enfants du marais créole, filmé «dramatique-télé» et animé par une galerie d'actrices