Difficile, après seulement quatre jours de défilés, de déterminer
avec précision quelle sera la forme de la femme de l'an 2000. Mais si l'on s'en réfère à la bande son de ces présentations, cette personne a intérêt à (re) prendre un maximum de leçons de piano: en effet, des Schuberteries (quand même, interprétées par l'inoubliable Dietrich Fischer-Disco) chez le jeune Bernhard Willhelm aux haïkus pour clavier seul (avec cuicui d'oiseau et crépitement des flashs) chez Yohji Yamamoto, la gamme sur Bösendorfer d'occasion est d'ores et déjà très en vogue.
«Transparences en fusion». Pour le reste, les femmes qui ne renoncent pas totalement à l'idée de porter des habits au prochain siècle vont devoir s'accrocher. Aucun adjuvant, prothèses, pinces ou autre artifice ne viendra sublimer les quelques défaillances habituelles du corps humain. Chez Yves Saint Laurent, Alber Elbaz annonce dans un dossier de presse qui mériterait au moins le prix Minou Drouet de la poésie la plus jolie, «des jours comme des lignes de haute tension, des soirs en volume, costumes stricts et robes alizés, mobiles de gazar, carrés de transparences en fusions sur le corps, pastilles computérisées sur des pochettes géantes sans chacha ni chichis». En d'autres termes: des sahariennes en peau couleur peau bronzée avec épaulettes retravaillées, des lunettes de soleil XXL genre couverture de Zoom par Guy Bourdin et tout au long du défilé assez construit, une référence permanente et tout à fait bienvenue à Helmut New