L'été indien new-yorkais s'ouvre sur la seconde partie la première
s'étant tenue durant l'été, (Libération du 28 juin 1999) de la grosse exposition qui a pour ambition de retracer au Whitney Museum un siècle d'art américain. Des années 50 à l'aube du troisième millénaire, ce n'est qu'un concert de louanges à la gloire des Etats-Unis. La couverture du catalogue est ornée d'une reproduction des trois bannières étoilées superposées que Jasper Johns exécuta en 1958 (Three Flags) et l'ouvrage démarre sur un titre triomphaliste: America Takes Command. Le ton est donné. Les étages du musée sont occupés par douze cents oeuvres garanties US à cent pour cent. Le principe de l'exposition est assez simple. Il fonctionne comme un syllogisme. 1) Les bons artistes valent cher. 2) Or les artistes américains font le marché. 3) Donc, les artistes américains sont de bons artistes. Le Whitney étant un musée réservé à l'art américain, il est logique qu'il présente des oeuvres exclusivement américaines, bon nombre d'entre elles provenant d'ailleurs de son propre fonds. Il est donc parfaitement vain d'espérer découvrir des pièces rares ou, prosaïquement, entrer en intelligence avec telle peinture, sculpture ou photographie. C'est si vrai que plusieurs vidéos sont à peu près inaudibles, le visiteur devant se contenter de l'image. Il n'y a rien à regarder et tout à voir. La surabondance tient lieu de qualité.
Recensement. La première règle d'un bon accrochage veut qu'on évite de placer une oeuvre