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Libération
Critique

KO au kathakali. C'est vrai, «Vanaprastham» est beau. Mais quel ennui! Vanaprastham la dernière danse, de Shaji Karun, avec Mohanlal, Suhasini, Venmani Vishnu. 2 heures.

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publié le 13 octobre 1999 à 1h26

En juillet sortait sur nos écrans en tout anachronisme Piravi, le

premier et très beau film de Shaji N. Karun, datant de 1989 et demeuré jusqu'alors inédit. Depuis, le cinéaste indien a signé Swaham (1994) et, tout récemment, Vanaprastham, la dernière danse, produit par le français Pierre Assouline, par ailleurs auteur de l'histoire originale.

Le film se déroule sur une trentaine d'années et raconte les vicissitudes d'un acteur, Kunhikuttan, devenu maître dans l'art théâtral traditionnel du Kerala, le kathakali, empruntant aux fonds épiques du Mahabharata. Appartenant, de fait, à une caste subalterne, il jouit d'une reconnaissance croissante et continue néanmoins de vivre dans des conditions assez misérables. Parce qu'il ignore l'identité de son père et que son mariage arrangé est un désastre, Kunhikuttan considère comme une aubaine sa rencontre avec la ravissante Subhadra, jeune fille de la haute société fascinée par l'acteur et surtout par son rôle de prédilection, Arjuna. Un nouveau drame naîtra de cette idylle entre fiction et réalité.

Photographié avec un luxe chromatique souvent rutilant par Renato Berta, Vanaprastham peine à se sortir du dilemme exotisme-hermétisme. La barque tangue entre un certain chic world léché et la captation d'un genre dramaturgique ultracodifié. Sauf à s'être renseigné avant la projection sur les subtilités de cet art plongeant dans une tradition de plusieurs siècles. Le kathakali associe mime et danse, les acteurs roulent des yeux et font des g