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Libération

Le cinéma parlant : Pleines gamelles

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publié le 13 octobre 1999 à 1h26

L'automne reste la saison des feuilles mortes et des films français

qui se ramassent à la pelle. De septembre à mi-octobre, une vingtaine de longs métrages ont tenté le coup de la rentrée, déployant un panorama quasi exhaustif de la production hexagonale: obésité commerciale (Les Enfants du siècle de Diane Kurys ou Chili con carne de Thomas Gilou), mais aussi films d'auteur des plus radicaux (Sicilia! de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet), nouveau cinéma français (Peau neuve de Emilie Deleuze), comédie sociale (Ma petite entreprise de Pierre Jolivet) ou paranormal (Doggy Bag de Frédéric Comtet), pâté de culture (La Maladie de Sachs de Michel Deville), ouaf-ouaf (L'Homme de ma vie de Stéphane Kurc), Palme d'or (Rosetta), journal de bord sentimental (Voyages de Emmanuel Finkiel), idiotie (La Débandade de Claude Berri), etc. Cette minipléthore a le don d'énerver tout le monde, à commencer par les spectateurs qui y voient, souvent à juste titre, au mieux un embouteillage, au pire un carambolage. Or, les chiffres (source Ecran total) sont obstinés: à peine trois ou quatre de ces films vont sauver leur mise, sans pour autant hurler à l'exploit. Au radar: Ma petite entreprise (644 762 entrées) et Rosetta, qui perd du terrain à Paris mais en gagne en province et devrait finir sa carrière autour de 500 000 entrées. Le tout dans un contexte général de baisse de la fréquentation par rapport à 1998: moins 11% depuis le début de l'année et moins 28% la semaine dernière en l'absence de