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Interview

Cinéphilie. Entretien avec le directeur du festival d'Auch.«Nous avons voulu repenser le cinéma de proximité» Festival Indépendance(s) et création. Du 14 au 17 octobre, à Auch et dans le Gers, en collaboration avec la cinémathèque de Toulouse. Rens.: 05 62 63 50 62. www.sagec-Cine32.com. (Alain Bouffartigue)

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publié le 14 octobre 1999 à 1h11

Le festival Indépendance(s) et création ouvre ce soir les portes de

sa deuxième édition. On y montrera plus de 30 films inédits ou en avant-premières, sélectionnés avec rigueur, souvent en présence des metteurs en scène. On y rendra l'hommage qu'il mérite au considérable Youssef Chahine, qui a fait le voyage depuis l'Egypte pour l'occasion. Puis on y débattra de l'un des sujets les plus brûlants du moment: «Critique et promotion: quels territoires, quelles influences, quelles responsabilités?» Tout cela est bel et bon, mais n'importe quel cinéphile conforme y reconnaîtra l'idée qu'il se fait d'un festival de cinéma normalement ambitieux. Qu'est-ce qui fait pourtant que cette manifestation n'est pas comme les autres? Une différence radicale, un avantage majuscule: elle à lieu à Auch, préfecture du Gers, et elle est l'enfant d'un anonyme pourtant remarquable, un ciné-fils d'une espèce rare, l'opiniâtre Alain Bouffartigue.

Prof de lettres d'origine toulousaine, il a fondé, un jour de 1967, un ciné-club de lycée; trente ans plus tard, il est devenu l'emblème du renouveau cinéphile en province et la preuve vivante qu'un très bon boulot de pédagogie, patient et assidu, produit d'incomparables résultats. Entre-temps, Alain Bouffartigue aura retourné de fond en combles les greniers poussiéreux du cinéclubisme à l'ancienne, éduqué des générations de scolaires dans le culte du 16 mm et recomposé la géographie cinéphile de son département, aujourd'hui l'une des zones rurales les mieux p