Certains ont couché dehors devant l'Elysée Montmartre pour se
procurer une des 700 places en vente, d'autres ont reçu un bracelet VIP passe-partout par coursier. Des affichettes annoncent à 20 h 30 un mini-concert de Bowie de 45 minutes top chrono, jeudi soir. Les places se marchandent jusqu'à 1 500 francs à l'entrée. C'est une nouvelle tendance: le showcase en public. Pour ménager ses effets, le nouvellement promu chevalier des arts et lettres a fait savoir qu'il ne jouerait rien d'autre que les morceaux de son nouvel album plébiscité, Hours. C'est pourtant sur la madeleine «early seventies» Life on Mars qu'il se présente. Pull bleu canard «couture», cheveux chatain-cendré relâchés, pantalon flottant, sourire convivial. Le contre-pied produit son effet: la voix est juste, l'accompagnement du pianiste Mike Garson, rescapé d'Aladdin Sane, trop appuyé. Le groupe s'installe: Gail Ann Dorsey toujours à la basse rejoint par Page Hamilton, lead guitar repêché des métallos de Helmet, Mark Plati, ingénieur du son des derniers albums à la rythmique, un batteur et deux choristes déshabillées en rouge et noir. Et le concert tourne à la répétition plus ou moins réglée ce que Bowie a l'élégance d'annoncer en préambule.
S'enchaînent bonnes et mauvaises surprises. Pour un China Girl négligemment emballé, Drive in Saturday et Always Crashing in the Same Car sont pulvérisés par le kitsch des arrangements; les titres d'Hours, Survive et Something in the Air passent la rampe et Repetition l