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Libération

Tendances intérieurs. Du pur et du plaisir. Le mobilier fin de siècle invite à la détente moelleuse. Adieu esthétique pure mais dure (au fessier). Place au confort pur et doux (au toucher).

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publié le 16 octobre 1999 à 1h26

Le minimalisme 90 pur et dur a trop fait mal aux fesses. Il

semblerait que cet automne 1999, les Français aspirent au moelleux. Ce désir intempestif, depuis longtemps décrypté par les bureaux de style, sera évidemment surexposé dans un nouveau salon, dit du «Mieux être», dès le printemps prochain. Car en 2000 on roule en boule, on se pelotonne dans la laine ou le feutre de son canapé, on caresse un coussin de fourrure bref, on tripote. Le zen a intérêt à se faire sensuel. Pas un hasard alors si le tout-Paris s'extasie sur la fantaisie moderne du décorateur mondain Jean Royère (1902-1981), rescapé des années 40, dont 50 oeuvres sont exposées Musée des Arts-décoratifs (1). Son canapé Boule, ses fauteuils Ours, son lit oeuf et ses lampes lianes dessinent un univers arrondi à la fonctionnalité flamboyante. S'il n'était ni révolutionnaire ni utopiste comme Le Corbusier-Perriand, ­ il ne voulait pas changer la vie ­ Royère a prouvé qu'entre l'exotisme de ses voyages et la tradition française, on pouvait résister aux diktats industriels tout en traçant un chemin innovant. Il vient à point nommé rappeler les rapports entre forme et matière orchestrés par le savoir faire d'artisans qu'il admirait profondément. Une poignée de créatifs parisiens, issus de la mode et du tissu, perpétue et réinvente cet art de vivre et de faire. Des designers en fusion avec leurs matières: bois précieux et ethniques, bronze argenté, feutres polyesters qu'on a envie de toucher! Dans son atelier du faubour