Berlin a son grand auditorium, Dijon également. Paris attend
toujours le sien. Pour y loger l'Orchestre qui porte son nom, d'abord. Pour y accueillir, ensuite, les grandes formations symphoniques et philharmoniques mondiales. La création de la Cité de la Musique, sous l'impulsion de Pierre Boulez et Jack Lang, devait faire entrer Paris dans le XXIe siècle.
Lettre ouverte. Dans sa maquette originelle, elle comprenait une grande salle de concerts de plus de 2 000 places permettant de recevoir de grandes formations symphoniques, dans l'espace qui convient et à des coûts standards. Cette salle n'a jamais vu le jour. Le 20 septembre, dans une lettre adressée à Catherine Trautmann, ministre de la Culture, et signée des plus hautes personnalités du monde musical international, Pierre Boulez réclamait de nouveau le développement d'un «pôle musical associant diffusion, patrimoine et mission éducative», et plaidait en faveur de la construction du grand auditorium sur le site de La Villette, où il compléterait la Cité de la musique. Une semaine plus tard, la ministre l'assurait être en tous points d'accord avec lui. Et de promettre une solution «avant la fin du premier semestre 2000», «le mode de financement restant à déterminer» (lire ci-contre).
En attendant, un inventaire des salles existant à Paris montre qu'on est loin de satisfaire les exigences d'une ville aussi prestigieuse. Le Théâtre des Champs-Elysées est une salle mythique (théâtre, entre autres, de la création houleuse du Sa