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Libération

Pour financer, l'Etat exige des résultats.Le public symphonique se fait rare.

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publié le 19 octobre 1999 à 1h14

A la demande d'une salle de concerts à Paris, dont le coût est

estimé actuellement à 410 millions de francs, Bercy aurait répondu qu'il ne paierait que 50% de la note. Aux Etats-Unis, l'existence d'un orchestre dépend non pas de l'Etat mais de la générosité et de la passion des plus riches membres d'une communauté. La musique symphonique ne ferait-elle plus rêver les Parisiens? A moins que l'Orchestre de Paris manque d'imagination et offre trop peu de propositions originales au public, comme le note un rapport commandé par le ministère de la Culture à André Larquié (nommé, depuis, président de la Cité de la musique).

Vieillissement. Le problème est plus compliqué. Les discussions sur la création d'une nouvelle salle interviennent en effet au moment où l'on constate une désaffection et un vieillissement du public symphonique. Le taux actuel de fréquentation de l'Orchestre de Paris est de 66%. Faisons le calcul: la nouvelle salle ajouterait 2 300 places 250 jours par an, c'est-à-dire 575 000 places supplémentaires, pour un public parisien qui n'en consomme que 250 000; elle obligerait l'embauche de 80 personnes en CDD, alors qu'il n'y a pas eu de création de poste au ministère de la Culture depuis deux ans et que les musées sont obligés de fermer certains jours de la semaine par manque d'effectifs.

Recettes. Reste le coût de fonctionnement. A un prix de ticket moyen d'environ 180 francs, la salle de 2 300 places aurait des recettes de 415 000 francs par soir, quand le prix d'un o