Menu
Libération

Wilmotte se risque dans le décor. L'architecte fait ses débuts en douceur dans «Clavigo». «Clavigo» Palais Garnier, tous les jours jusqu'au 27 octobre (sauf samedi 23, et dimanche 24), à 19h30. Tél: 08 36 69 78 68. Places: de 30F à 355F.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 octobre 1999 à 1h14

Al'affiche de Clavigo, un débutant très connu, Jean-Michel Wilmotte,

architecte fort industrieux de cette fin de millénaire (une agence de 70 personnes, une foultitude de réalisations menées de Lisbonne à Tokyo, en passant par le Louvre et Nîmes, et des chantiers jusqu'à Séoul). Il rêvait, jeune homme, de faire l'Idhec et d'évoluer dans le cinéma. Il a fait l'école Camondo et beaucoup d'autres choses (décoration, architecture, mobilier, agencement urbain). Roland Petit lui a finalement, à 51 ans, ouvert le monde du spectacle, via l'Opéra, en lui confiant la scénographie de son nouveau ballet.

Un début en douceur, surtout axé sur les décors, les lumières restant du ressort de Marion Hewlett. Entre cour et jardin, on se dit que cet «homme de greffe et non de rupture», comme François Barré a qualifié Wilmotte, ne s'est pas senti trop dépaysé. Son idée directrice: «Une atmosphère en positif-négatif, inspirée par la personnalité double de Clavigo.» Il en a tiré deux rideaux de scène à effet de claustra (blanc au premier acte, noir au second) et un parti pris général d'épure grise: un lit, un podium, un lustre simplissime en bandes verticales («des films 3M conduisant la lumière dans la tranche»), des colonnes géométriques et des portiques minimalistes intercalés devant un paysage classique (sol en damier et cyprès lointains), comme tracé au fusain, «mais en fait pixellisé, pour la profondeur». Un examen d'entrée passé sans bruit et en souplesse, même si l'examiné confesse (avec rét