Le coup est reparti. Le cinéma a-t-il une influence néfaste sur les
jeunes qui le regardent? En l'occurrence Fight Club, le nouveau film de David Fincher (Seven), sorti vendredi aux Etats-Unis et qui, pour son premier week-end d'exploitation, a rapporté 11 millions de dollars, se hissant à la troisième place du box-office américain. Cette sortie, pour l'instant triomphale, a été précédée d'une vive polémique amorcée par le magazine the Hollywood Reporter (Libération du 16 octobre) dont l'éditorialiste, Anita M. Busch, estime que Fight Club, dont elle dénonce la violence, est «le type même du film que les législateurs devraient justement viser comme socialement irresponsable». Après le massacre de l'école de Littleton (Colorado) en avril où l'on avait suggéré la mauvaise influence du film Matrix sur les jeunes tueurs, le Sénat américain a en effet un très vague projet de loi destiné à contrôler la violence au cinéma. Et dans la foulée, l'éditorialiste du Hollywood Reporter déplore que Fight Club n'ait écopé que d'une classification de type R (pour Restricted, c'est-à-dire interdit aux moins de 17 ans non accompagnés) et non du très dissuasif NC-17 (interdit aux moins de 17 ans même accompagnés). Du coup, en représailles, la compagnie Fox, productrice de Fight Club, a décommandé ses pages de publicité dans the Hollywood Reporter. Mais qui y a-t-il donc dans ce Fight Club qui justifierait un tel boucan? En deux mots, aux dires de ceux qui l'ont vu (le film sort en France le 10 n