Imaginé, en 1990, par Giorgio Strehler et Jack Lang, inauguré deux
ans plus tard à Düsseldorf, le Festival de l'union des théâtres de l'Europe est devenu une manifestation annuelle accueillie tour à tour par l'une des 16 institutions membres. Il a lieu pour la première fois en France, à Strasbourg, sous l'égide du TNS. L'affiche en est prestigieuse.
Impatience. Lancé le 5 octobre par le maître des lieux, Jean-Louis Martinelli, avec Le deuil sied à Electre d'Eugene O'Neill, le festival enchaîne lectures, débats, travaux d'élèves et présente (entre autres) les dernières créations de l'Italien Luca Ronconi, du Suisse Christoph Marthaler et de l'Allemand Thomas Ostermeier. Outre les Tales from Ovid présentés par la Royal Shakespeare Company. Parrallèlement, le théâtre du Maillon a fait venir la trilogie Shakespeare des Palermitains du théâtre Garibaldi et la dernière création de Romeo Castelucci. Mais le spectacle le plus attendu en fin de semaine dernière était Tchévengour d'Andreï Platonov, adapté librement par le Russe Lev Dodine, chef de la troupe de théâtre Maly de Saint-Pétesbourg, l'une des dernières scènes créatives d'une ex-Union soviétique dont le désastre économique et politique n'épargne évidemment pas le champ de la culture. Brève biographie du dit Dodine: né en Sibérie en 1945, mondialement connu, il a été révélé en France dès 1988 avec Frères et soeurs de Fedor Abramov, qui racontait en huit heures la vie d'un kolkhoze, il a connu son apogée, en 1992, avec Gaudéamu