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Libération

Le vert vire au kaki. Les Négresses se changent en tenues de Combat (Rock). Négresses Vertes, CD, «Trabendo», Virgin. En concert en «invités pirates»au Festival des Inrockuptibles, à la Boule Noire (vers minuit), Paris, les 5, 6 & 7 novembre.

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publié le 22 octobre 1999 à 1h17

D'un strict point de vue vestimentaire, les Négresses Vertes avaient

plutôt laissé le souvenir d'un groupe porté sur le genre «voleur de poules ayant provisoirement stationné la caravane et la Merco à Ménilmuche»: beaucoup de Manitas de Plata, une petite touche d'apache façon Reggiani dans Casque d'or, un soupçon de Deschiens dans la kitscherie des imprimés et l'acrylique des matières et, pour emballer le tout, un hommage à la cloche rock Shane McGowan. Cinq ans plus tard, voilà qu'à l'occasion de leur retour, le magazine ado hype anglais Dazed and Confused photographie le groupe non sans avoir auparavant procédé à un sérieux relookage que les Négresses ont apprécié au point de l'adopter.

De fait, après passage entre les mains de la styliste Heather Mary Jackson, les Négresses Vertes ne l'ont jamais été autant, vertes: leurs nouveaux habits (principalement venus du magasin de streetwear lancé à Londres Laurence Corner) explorent à peu près toutes les nuances du kaki. Une esthétique très paramili-gaucho (malgré tout jamais loin des Rambo fachos), avec bandana au front ou au bras et rangers flambant neuves maculées de boue deux minutes avant le shooting. Pas franchement né de la dernière pluie, ce style présente l'avantage d'être susceptible d'évoquer aux quadras les Clash de 1982 (Combat Rock), aux skaters le hardcore des mid-nineties et aux jeunes filles la collection hiver de toutes leurs marques favorites (faut-il le rappeler, cette saison le camouflage triomphe). Les fans