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Libération

Les costumes de l'opéra""pour quatre sous.Vente aux enchères publique ce week-end, à Paris.

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publié le 22 octobre 1999 à 1h18

Prise de la Bastille garantie, ce week-end, avec la vente historique

sous chapiteaux de quelques 10 000 costumes de scène de l'Opéra national de Paris. Braderie du siècle devant le bassin de l'Arsenal, qui permettra au bon peuple de repartir en faisant des entrechats extatiques, qui avec une robe d'Aïda (Verdi), un tutu du Lac des cygnes (Tchaïkovski), un chapeau de la Bohème (Puccini), un bustier de Carmen (Bizet), un justaucorps de Cosi fan tutte (Mozart), un casque à plumes du Vaisseau fantôme (Wagner) et autres nippes sorties d'une centaine de chefs-d'oeuvre de l'art lyrique.

Trésors de tissus. Les réserves de l'Opéra n'en seront que modestement amputées, avec leurs 70 000 costumes, tous faits main et sur mesure pour les artistes qui les ont portés. Un stock qui a grossi à la cadence infernale de 200 à 300 pièces nécessaires par opéra monté et qui s'est entassé dans des entrepôts en montagnes de cartons. Il y avait urgence à éclaircir les lieux. La moisissure et l'humidité attaquaient drapés et soieries, amoncelés depuis 1927. La direction de l'Opéra a donc décidé de rendre au contribuable les trésors de tissus payés de sa poche pour faire place nette des toilettes qui ont vécu leur vie, dans la sueur et sous les sunlights, avant d'être supprimées du répertoire.

La foire d'empoigne pourrait friser l'émeute, eu égard aux prix de vente affichés, de 20 à 1 000 F, avec 2 600 chapeaux soldés au prix unique de 30 F. Les fétichistes chercheront vainement les habits portés par la C