Grand artisan de la révolution musicologique baroque avec Nikolaus
Harnoncourt et Ton Koopman, John Eliot Gardiner a imposé des nouveaux canons dans l'interprétation de Haendel, mais aussi de la musique romantique, comme en témoigne Das Paradies und die Peri, de Schumann, qui vient de paraître chez Deutsche Grammophon. L'événement en cette rentrée parisienne, ce sont les deux opéras de Gluck (Orphée et Eurydice et Alceste) que Gardiner dirige au Châtelet. Mercredi, lors d'une conférence de presse, le chef annonçait sa participation au 250e anniversaire de la naissance de Bach: tous les dimanches pendant un an, à partir de janvier, il donnera la cantate du jour dans une ville européenne différente. En attendant, il dirige ce soir son Orchestre révolutionnaire et romantique dans un programme Méhul (la Chasse du jeune Henri), Haydn (un extrait des Saisons), Beethoven (l'ouverture de Coriolan) et Berlioz (extraits de la Mort de Cléopâtre, Roméo et Juliette, Les Nuits d'été et les Troyens).
Gardiner est né le 20 avril 1945 dans une ferme du Dorset, de parents musiciens amateurs. «Mon père et mes oncles plantaient des arbres ou surveillaient les moutons, et le soir tout le monde jouait de la musique de chambre ou chantait la messe à quatre voix de Byrd, ou les oeuvres de Charpentier. Ma mère, ayant passé deux ans à Paris et Florence, parlait français et italien, elle avait rapporté des partitions. J'ai appris le chant avec Imogen Holst (fille du célèbre compositeur anglais, ndlr) et