Clash en couverture de Télérama, la libre entreprise au 20h, Emile
(de Gold) et Images ou les Modern Talking matraqués sur la bande FM, Eurythmics à Bercy, le disque de Leslie Winer, la tempête de logos dans les récents défilés de mode, la folie des gadgets et des accessoires, Ardisson à la télé... A quelques jours du troisième millénaire, les signes d'une nostalgie de plus en plus manifeste pour «les années 80», rebaptisées, pour faire moins daté (voire, comme on aurait dit à l'époque, plus «câblé»), «les eighties», se multiplient. Principaux clients de cette réhabilitation, les jeunes (au sens INSEE du terme), ceux qui ont précisément été enfants dans ces fameuses années-là, mais aussi leurs grands frères et soeurs pour lesquels cette période a correspondu à l'adolescence. Une génération pour laquelle les mots Petit Poney, Action Man, Pacman, K2000, L'amour du risque, la Golf GTI, Gazebo, A-Ha, Mourousi, la Princesse Stéphanie, SOS Racisme, l'humanitaire, la gauche au pouvoir, Libé, les Halles, Chatilliez, Canal +, La Cinq, Childeric, Le Collaro Show, Droit de réponse, le Jeu de la vérité, le Top 50, Fiorucci... a un sens. Pour eux, peu de livres ou de films cultes (Diva a tant vieilli, et que dire de Brett Easton Ellis...) mais des mégapiles de tubes, de clips, de pubs, d'objets qui sont autant de petites madeleines futiles qu'on a envie de (re)goûter avant que le grand bug ne vienne remettre le compteur à 00. Dès mars 1994, le styliste Jean Colonna avait rendu un hommage