Dans un communiqué rendu public vendredi soir, les trois tutelles du
Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (ministère de la Culture, Ville et conseil général) ont précisé leur position face à la crise que traverse le TGP, dont le déficit atteint plus de dix millions de francs (Libération du 12 octobre). Le ministère, qui est le principal bailleur de fonds et qui défendait la nécessité d'un plan d'économies drastique dès l'année 2000, a imposé son point de vue: le TGP devra dès l'an prochain consacrer six millions de francs au remboursement de sa dette. Son budget annuel s'élevant à environ 20 millions, cela signifie que 30% des ressources devront aller à l'apurement des comptes. Un remède de cheval qui inquiète le personnel du TGP et son directeur, Stanislas Nordey. En effet, le budget de fonctionnement (salaires, entretien") représente à lui seul quelque 12 millions, sur lesquels il est difficile de rogner, sauf à envisager licenciements ou chômage technique, d'autant plus difficiles à mettre en oeuvre que le TGP est loin d'être en sureffectif.
Suractivité. C'est donc l'autre poste du budget, celui de la création artistique, qui risque de se trouver réduit à la portion congrue. Or, la création est la raison d'être du projet de «théâtre citoyen» mis en oeuvre par Nordey. Le TGP propose quelque 400 représentations par an, données par une trentaine de compagnies dont il est, dans la majorité des cas, le producteur principal. Une suractivité artistique qui est la cause principal