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Libération
Portrait

Ce n'est pas une poupée. Heather Graham s'est fait violence pour jouer (très bien) les bimbos. Austin Powers, l'espion qui m'a tirée de Jay Roach avec Mike Myers, Heather Graham et Verne Troyer. 1 h 30.

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publié le 27 octobre 1999 à 1h22

Paradoxalement, il faut bien plus qu'un physique de bimbo pour jouer

les potiches. Repérée il y a deux ans dans le rôle de Rollergirl, la bouleversante porno-star seventies de Boogie Nights, Heather Graham, liane blonde aux faux airs d'Uma Thurman, joue Felicity Bonnebez, poupée sixties en hot pants, avec une énergie farouchement sexy qu'elle a su trouver au prix d'un violent combat avec elle-même. Née il y a vingt-neuf ans dans une famille catholique pratiquante du Wisconsin (père instructeur antiterroriste au FBI, mère prof et écrivain, pas franchement de quoi rire), cette ravissante jeune personne qui avait à peine le droit de regarder les films à la télé («C'est tout juste si j'ai vu le Magicien d'Oz et la Mélodie du bonheur», déplore-t-elle) a découvert sa vocation à l'adolescence, en tombant sur le Choix de Sophie, drame qui la poussera à suivre les cours de théâtre du lycée. Une période dont elle ne garde que d'atroces souvenirs, étant donné son peu d'enthousiasme pour l'activité de cheerleader, préambule nécessaire à tout flirt, et les ravages opérés par le catholicisme sur l'idée qu'elle se faisait, à l'époque, de la sexualité. La famille a alors déménagé dans la banlieue de Los Angeles, et Heather passe quelques auditions sans grandes conséquences, conduite par maman qui fait la bouche à l'envers. Révolte. A 18 ans, elle démarre une analyse, prend un appartement, s'inscrit en fac d'anglais et commence à ruiner consciencieusement, quitte à goûter à des substances pl