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Libération
Critique

L'espion qui ne se tire jamais. Le bouffon Mike Myers démultiplié.Austin Powers, l'espion qui m'a tirée de Jay Roach avec Mike Myers, Heather Graham et Verne Troyer. 1 h 30.

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publié le 27 octobre 1999 à 1h22

Aux professionnels de la profession qui affirment chez nous qu'un

grand film commercial doit reposer avant tout sur un scénario en béton, Austin Powers 2 inflige un vigoureux démenti. Un blockbuster mondial peut s'appuyer sur un script d'une dizaine de pages, possiblement rédigé par un gamin de 8 ans sans grande imagination.

Canevas minimal. Le nouveau film de Mike Myers (réalisé par Jay Roach, mais c'est anecdotique) sidère par les libertés qu'il prend avec l'idée commune qu'un film doit raconter une histoire. Ici, rien de plus qu'un canevas minimal (toujours le même: l'espion psychédélique a été cryogénisé en 1967 et navigue en plein jet lag spatio-temporel entre Swinging London et Amérique d'aujour- d'hui), un très vague McGuffin (Powers doit récupérer son mojo, fluide d'énergie vitale que le retors Dr Evil lui a subtilisé) et quelques fétiches sixties revisités (la partie d'échecs de Thomas Crown, la séance de poses de Blow Up, l'imagerie de Goldfinger).

Ces préalables posés, le film part en roue libre. C'est un joyeux bordel, un panaché hétéroclite où les vannes lourdement scato côtoient un comique de langage parfois subtil. Rien, en tout cas, ne doit canaliser l'énergie bouffonne de Mike Myers. L'ensemble tient plutôt bien le coup parce que, effectivement, Myers est une bête de scène, un show-man brillant jamais aussi inspiré que lorsqu'il opère sans filet, soutenu seulement par son génie de la gestuelle. On ne se lasse pas de le voir mettre entre guillemets avec les doig