Nouveau-né dans la guirlande des manifestations qui s'efforçent
d'éclairer la banlieue (Festival-de-Marne, Chorus des Hauts-de-Seine, Grand Zebrock"), le festival les Primeurs de Massy, qui entame aujourd'hui sa deuxième édition, est peut-être le plus téméraire. Ici, point de Thiéfaine, d'Higelin ou de Zazie, le critère de recrutement est que seuls les artistes ayant enregistré un album pas plus, pas moins peuvent figurer sur la feuille de match. De là, entre chanson, rock et folk, une affiche prospective susceptible d'offrir une radiographie assez juste de la scène francophone actuelle, avec assurément dans le lot quelques noms qui passeront l'hiver (lire ci-dessous).
Christian Maugein, directeur et programmateur (avec Olivier Poubelle) de ces modestes Primeurs (budget: 800 000 F), développe un concept judicieux permettant à moindres frais (80 F par jour) de passer chaque soir au banc d'essai 4 ou 5 aspirants globalement inspirés.
Pensez-vous que le public soit naturellement d'une grande curiosité?
A priori, je ne crois pas. L'an dernier, il était curieux de constater la méconnaissance qu'avaient les gens, y compris certains professionnels du spectacle, de ce qu'on présentait. Je dirige l'un des rares centres culturels spécialisés à l'année dans la musique. Sur le jazz, le blues et les musiques du monde, il y a un public qui va à la pêche. Mais, concernant la chanson, c'est beaucoup plus dur, en dehors du «vu à la télé» ou «entendu à la radio». L'aspect vedettariat est parf